Les pigeons des cités, pauvres êtres emplumés
Vivotent aux dépends de notre main humaine
Sur le sol ils s'envolent moins qu'ils ne se trainent
Ils éveillent en nous une amère pitié.
Ils se marchent dessus pour avoir leur dîner
Ils écartent leurs ailes, se piétinent et se gênent
Pour se précipiter vers ce chant de sirène
Car c'est aussi l'humain qui les fait trépasser.
À l'image de cet odieux volatile
Nous poursuivons en vain des quêtes inutiles
Et mangeons dans la main de nos propres patrons.
Même étant haut placé on trouve la vie fade
Le piment ne vient pas du nombre de nos grades
Et le plus élevé n'est que Roi des Pigeons!
Le précédent, je viens de l'écrire, le suivant, je l'avais écrit au Lycée, dans le cadre d'un exercice de français, "écrivez un sonnet commençant par "comme on voit au Lycée"". Je l'ai intitulé Merci Charles.
Comme on voit au Lycée des pigeons écrasés
Tristes charognes grises à l'odeur infâme
Odeur qui désespère et fait chavirer l'âme
Âme qu'on croit petite sous ce corps sans beauté.
Des yeux ouverts encore et un crane brisé,
Yeux ouverts sur un monde de pleurs et de flammes
Où à chaque carrefour on voit un nouveau drame.
Cette mort sans obsèques est ainsi méprisée.
Et on méprise aussi la mort de notre espèce
En croyant que la chance ne sera pas traîtresse,
Aveuglés par l'envie de ne penser qu'à nous.
Notre âme n'est pas grande et pour cette raison
On ne voit pas plus loin que ces murs de béton,
Ainsi pigeons nous sommes et serons jusqu'au bout.
Je dois avoir une affinité spéciale avec les pigeons...ouais, je vois que ça.